Mercredi 25 janvier 3 25 /01 /Jan 10:15
 

Les salons érotiques, sur lesquels je vous ai confiés mes doutes de succès actuels dans l'article Perdu pour le Salon Erotique de Bruxelles 2006 ?, peuvent aussi être une sortie plus importante et plus difficile pour certains.

Je vous ai déjà parlé de Cathy animatrice de l'association Handicap et Sexe. Ils sont sur différents salons érotiques, avec bien sur des handis qui souhaitent y venir.

Souvent des stars et actrices X leur rendent visite, ils font des photos souvenirs avec elles sur leur stand.

Ainsi Asia, marraine de leur association, Helena Karel, Oksana d'Harcourt, Katrina B, Zara White, et d'autres...

Ça met mal à l'aise certains valides quand ils regardent les clichés, quand elles sont nues ou excitantes, quand elles tiennent un handi par le cou, le handicap lourd fait contraste très fort. Je n'ai jamais vu ces photos utilisées pour la promotion.

La sexualité handicapée n'est que très relativement reconnue par la société quand elle souhaite exister dans le cadre d'un couple classique.

Elle l'est encore moins dans un salon érotique ou club libertin, ou en recherchant du BDSM, ou par des photos d'exhib, bref quand elle exprime une sexualité autre.

A côté du témoignage d'un homme que je vous ai donné, celui de Philippe, c'est bien d'avoir le témoignage d'une femme, que voici, celui de Michèle sur le groupe MSN "handicapetsexe", pseudo Mimiroule, avec son accord bien sur.

  

Je suis née handicapée, dans une famille où une petite soeur handicapée était déjà décédée...

Mes parents, qui ont eu très peur de me voir mourir m'ont confiée à un établissement spécialisé. Jusqu'à 18 ans, j'ai pratiquement toujours vécu en centre (d'abord hôpitaux, puis centre de réadaptation).

Le tableau n'est pas si noir qu'il en a l'air, car je crois fermement que pour moi il s'est agi d'une chance. J'ai bénéficié des soins les plus adaptés à mon cas, d'une scolarité de très bonne qualité (très peu d'élèves peuvent se vanter de suivre des cours à 12 maximum !), et... c'est bien le moins qu'on puisse demander à un centre de réadaptation, on nous a appris à nous débrouiller.

Je ne suis pas sûre que l'ambiance morbide qui régnait dans ma famille aurait permis un tel développement.

Bref, à 18 ans, bac en poche, direction faculté et... malheureusement cocon étouffant de chez mes parents...

Je n'ai pu quitter mes parents que lorsque j'ai eu mon 1er emploi, c'est à dire à 27 ans.

En effet, avec ma voiture à entretenir, je n'aurais pu assumer un appartement seule.

Donc pour résumer, je suis relativement autonome puisque je travaille et que je conduis, je n'ai pas besoin de tierce personne. J'ai un handicap visible, soit dans mon fauteuil, soit quand je marche, fesses en arrière toute !

J'ai recours aux services d'une femme de ménage pour l'entretien du logement et le repassage.

Et physiquement, je suis quelconque, ni belle, ni moche...

Alors maintenant, ma vie affective et sexuelle...

1er petit copain à 13 ans 1/2. C'était un demi pensionnaire de mon centre qui avait eu 2 fractures ouvertes aux jambes et qui était placé pour un an.

Ensuite un flirt de vacances avec un garcon rencontré en camping lors d'un séjour organisé par le centre (le garçon était valide)

Puis, entre 18 et 25 ans, j'ai travaillé pendant les vacances pour des camps APF, et là, j'ai eu quelques flirts avec des animateurs (valides). 1ere relation sexuelle à 20 ans, dépucelage à 24.

En tant qu'étudiante, j'ai eu aussi quelques histoires.

De la manière dont je le raconte, on pourrait croire que finalement, tout allait bien...

Or, jamais je n'ai eu une histoire sérieuse, durable.. J'avais toujours l'impression que ces gars ne voulaient que mon corps, ou bien alors que mon choix se portait sur des personnes dont nul n'aurait voulu (style l'étudiant qui cherche à tout prix une solution pour rester en France, ou celui qui ne pouvait se faire que la tite handic'...)

Bref, difficile de se sentir valorisée avec ces idées en tête.

Dès que j'ai eu mon indépendance, j'ai vécu avec une personne (valide physiquement mais perturbée psychologiquement). J'ai vraiment cru que je l'aimais. Avec le recul, je réalise que nous nous sommes mutuellement rendus service dans la vie...Nous nous sommes séparés en 1996.

J'ai attendu un certain temps que quelquechose se passe, une rencontre, le destin... on dit tellement que l'amour arrive quand on ne s'y attend pas.

Au bout de 3 ans, ne voyant rien venir, malgré quelques tentatives de démarches associatives etc... (pour rencontrer l'âme soeur, il faut bien rencontrer des gens tout court !), j'ai passé une annonce.

J'ai eu 2 aventures, dont l'une avec quelqu'un sur qui j'ai beaucoup investi affectivement. Ca n'a pas duré longtemps. Point positif : cet homme m'a appris la sensualité. Point négatif : la rupture a été dure à vivre et je crois que depuis, il me reste toujours un fond dépressif.

Donc, j'attends à nouveau, et... toujours rien pendant 3 ans.

En me remettant en question, j'ai réalisé qu'il ne fallait pas que je me plaigne qu'on ne veuille pas de moi parce que j'étais handicapée, puisque moi-même je ne me projetais pas avec un handic'.

Après avoir quitté le centre, à part quelques copines d'enfance, je n'avais aucun contact avec le "monde handicapé".

Du coup, je suis allée voir du côté de sites d'handics, et j'ai sympathisé (et même plus) avec des hommes "moins valides" comme vous dites en Belgique (très bien vue cette formulation au passage !).

Il se trouve que ces liaisons n'ont pas duré, mais "la machine à séduction" était en marche ! Ce processus qui fait qu'on sait qu'on peut plaire...

Aujourd'hui, je suis toujours en quête d'amour, j'aimerais trouver un compagnon avec qui vivre, mais en attendant... je profite des occasions qui passent...

Ca ne m'empêche pas de vivre des déceptions, de réaliser que beaucoup d'hommes ne sont pas prêts à s'investir dans une relation au long cours (à un certain âge, chat échaudé craint l'eau froide, les hommes divorcés ne veulent pas forcément remettre le couvert...).

Ce qui me laisse amère surtout, c'est que je ne trouve pas de possibilités de rencontres dans la vie de tous les jours. Le net m'est incontournable pour rencontrer quelqu'un.

Par Jean-Louis - Publié dans : Disgrâces physiques, âge, handicaps et sexe
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